Méthodologie "pas à pas": la première partie de l'épreuve en histoire

Publié le par Véronique Mainguy

PREMIERE PARTIE DE L’EPREUVE (COMMUNE AUX COMPOSANTES MAJEURE ET MINEURE)

METHODOLOGIE PAS A PAS

Pour rappel :

Les instructions officielles définissent ainsi l’épreuve :

 « La première partie est destinée à évaluer les connaissances du candidat dans les domaines de l’histoire et de la géographie. Elle est formée de questions appelant des réponses concises portant sur le programme de l’épreuve. »

Les éléments de cadrage précisent :

« Cette partie de l’épreuve évaluera les connaissances académiques dans les deux champs disciplinaires. Il s’agit, pour le candidat, de faire la preuve qu’il maîtrise les principaux concepts et notions en œuvre sur le sujet. Par réponse concise à une question, il faut entendre la rédaction d ‘un ou deux paragraphes argumentés. Selon la nature du sujet, un croquis, un schéma, un organigramme pourront constituer partiellement ou totalement la réponse à la question posée. Mais en aucun cas la réponse ne prendra la forme d’un mot ou d’une phrase unique comme dans un QCM. Le niveau de connaissances attendu est celui permettant d’enseigner l’histoire et la géographie dans le premier degré. »

 

Exemple appliqué :

Question d’histoire : La préhistoire de l’art occidental : Le Paléolithique

 

Première étape : Analyser le sujet

 

D’abord, prendre le temps de lire le sujet et se poser quelques questions incontournables !

 

·         Repérer les mots-clés : quoi ?

 

Par exemple, pour « Le bilan des croisades » (sujet 2009 groupe 1), le mot-clé est « bilan ». Il ne s’agit donc pas de donner les causes ni de décrire ces expéditions (ou très brièvement) mais de s’interroger sur leurs conséquences et de tenter de les évaluer en termes positifs et négatifs.

 

Exemple appliqué :

Le mot « art » invite indique à présenter les éléments de la production artistique de cette époque. Il n’y a pas à retracer l’évolution de l’espèce humaine ni le mode de vie de ses premiers représentants. L’expression « Préhistoire de l’art » invite à s’interroger sur  les circonstances, les motivations, les héritages de cette production artistique.

 

Dès cette étape, on commence donc à repérer la question posée, implicitement ou non, par le sujet et à réfléchir à une problématique.

 

·         Repérer les limites chronologiques et géographiques du sujet : quand ? où ?

 

Exemple appliqué :

Pour situer chronologiquement le sujet, il est nécessaire de bien distinguer les deux grandes périodes de la Préhistoire (le Néolithique n’est pas concerné ici) et de maîtriser une division sommaire du Paléolithique (inférieur/moyen/supérieur) en précisant qu’en Europe seule cette dernière sous-période est concernée. Les limites géographiques invitent à centrer la réponse sur l’Europe, en cohérence avec les repères, français,  donnés par le programme (Tautavel, Lascaux). Des exemples bien plus éloignés dans l’espace et dans le temps (Blombos en Afrique du sud – 77 000) peuvent être mentionnés pour rappeler que l’apparition de l’art a très certainement eu lieu en Afrique dès le Paléolithique moyen, mais ils ne seront pas développés.

L’exceptionnelle durée ici concernée (environ 300 siècles !) mérite d’être soulignée, comme pour tous les sujets traitant de la préhistoire d’ailleurs.

 

 

Deuxième étape : Mobiliser  ses connaissances

 

·         Faire l’inventaire des concepts, notions, repères, notamment ceux du programme de l’école primaire.

Se poser les questions : Quand ? Où ? Qui ? Comment ? Pourquoi ? Dans quel but ?

 

Exemple appliqué :

Quand et où ? Blombos en Afrique – 77 000 - Environ – 35 000 en Europe

Qui ? L’Homo sapiens

Comment ? 2 catégories : Art mobilier (armes, outils, statuettes, « Vénus de Brassempouy ») et art pariétal (animaux, signes). Qualité esthétique : pigments, techniques de dessin, peinture, gravure. Lascaux – 17 000, Chauvet – 30 000

Pourquoi et dans quel but ? Les hypothèses : Rites de chasse, symbolique mythologique, chamanisme ? La modernité de l’activité conceptuelle des hommes du Paléolithique supérieur.

 

Afin de bien gérer son temps, il est impératif de mobiliser rapidement ses connaissances. Rédiger des fiches rassemblant l’essentiel de chaque point du programme et s’entraîner en temps réel est une manière efficace de se préparer.

·         Commencer à organiser le brouillon (sous forme de tableau ou avec un code de couleur par exemple) en discernant les idées principales et arguments, en sélectionnant des exemples pour étayer le propos. Cela permet de structurer le plan et d’aller plus vite dans la rédaction finale.

 

Exemple appliqué :

 

IDEES PRINCIPALES

ARGUMENTS

EXEMPLES

L’art apparait au Paléolithique en Afrique puis en Europe

De 1èrs signes artistiques trouvés en Afrique.

Une production importante en Europe après – 35 000

Un auteur : l’Homo sapiens

Blombos – 77 000

2 catégories de production artistique 

L’art mobilier : définition, objets et matières.

L’art pariétal : définition, sites, description des œuvres figurées, qualité esthétique.

« Vénus de Brassempouy »

- 25 000

Grottes de Lascaux – 17 000 (repère du programme de l’école primaire), grottes Chauvet – 30 000, Cosquer

Une signification encore mystérieuse

 

Les différentes hypothèses :

-       rituels magiques

-       symbolique mythologique

-       chamanisme 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Exemple appliqué

Les instructions officielles n’imposent pas d’introduction. Cependant, une ou deux phrases de lancement peuvent permettre de cadrer le sujet (Quand ? Où ? Quoi ?)

L’art n’a pas commencé en Europe. On en trouve de premières manifestations en Afrique dès – 40 000 et la découverte récente de  morceaux d’ocre gravés dans la grotte de Blombos (Afrique du sud) a même fait reculer la date de son apparition à – 77 000. En Europe cependant, c’est à partir du début du Paléolithique supérieur, soit vers – 35 000, qu’apparaissent de nombreuses productions qui témoignent de la naissance d’un art dont le sens demeure encore inconnu.

La réponse s’organise ensuite sous la forme de deux ou trois paragraphes organisés

Déjà l’homme de Néandertal utilisait des pigments et semblait collectionner des objets insolites tels des pierres de couleur… Mais les premières œuvres d’art sont le fait de l’homme moderne c’est-à-dire l’Homo sapiens, qui s’installe alors en Europe et finira par se sédentariser au début du Néolithique vers – 10 000. Entre temps, il a été l’auteur d’une importante production artistique sous la forme d’un  art mobilier et d’un art pariétal.

L’art mobilier correspond aux œuvres sur supports transportables comme les outils ou les armes. Ces objets en os, ivoire ou pierre (en bois aussi certainement mais ils n’ont pas été conservés) sont gravés tandis que des coquillages composent des éléments de parures. Des petites statuettes appelées « Vénus » représentent des femmes nues dont les caractères sexuels secondaires sont mis en valeur. La « Vénus de Brassempouy » (- 25 000) en est un exemple qui, bien qu’incomplet puisqu’elle n’a conservé que sa tête, est célèbre pour la finesse de la sculpture de son visage et de sa coiffure.

 Mais ce sont les œuvres d’art pariétal qui sont les plus impressionnantes manifestations artistiques de cette période. Localisé au fond de grottes, parfois à plusieurs centaines de mètres, elles sont particulièrement nombreuses dans une vaste zone entre le centre-sud de la France et le nord de l’Espagne. L’un des sites les plus célèbres est celui de Lascaux en Dordogne (- 17 000) où l’on a découvert au milieu du XXème siècle des peintures et gravures exceptionnelles réparties sur plusieurs salles. Les représentations sont essentiellement animales : mammifères de herbivores surtout, comme les chevaux et les bisons. Des signes mystérieux (stries, points, quadrillages) peuvent aussi les accompagner. L’homme, en revanche, est rarement figuré. On a, depuis, découvert des sites encore plus anciens, datant de – 30 000 à - 25 000 comme la grotte Chauvet (1994) et présentant un bestiaire plus varié : poissons, pingouin de la grotte Cosquer, par exemple,  ainsi que des « mains négatives ». Ces œuvres sont remarquables par la précision du dessin et la qualité des techniques : ébauche de perspective, utilisation de l’estompe et des aspérités naturelles des parois pour créer des figures.

On peut se demander ce qui pouvait inciter ces hommes à exécuter de telles œuvres, dont une partie était souvent difficilement accessible ?  L’hypothèse de rites magiques destinés à favoriser la chasse a été abandonnée. L’approche structuraliste considérant que les œuvres étaient disposées de manière cohérente selon un strict ordonnancement lié à une symbolique organisée est remise en question depuis les découvertes des grottes Cosquer et Chauvet. La dernière hypothèse en date, celle du chamanisme, est elle aussi discutée.

Une phrase de conclusion peut clore la rédaction

Cependant, bien que  la question des origines et des intentions de cet art se pose encore, son existence témoigne d’un réel potentiel créatif et d’une activité conceptuelle élaborée qui permettra aux hommes d’évoluer vers une société de plus en plus complexe au cours du Néolithique.

 

Publié dans M1 HISTOIRE

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